La gestion du VIH sur le lieu de travail: Un guide pour les OSC

Prévention du VIHLa gestion du VIH sur le lieu de travail: Un guide pour les OSC

STOP AIDS NOW! m’a chargé de rédiger ce manuel pour aider les organisations à réduire les effets du VIH sur leur personnel et leur travail. Originellement écrit en anglais.

(This is the French translation of Managing HIV in the Workplace.)

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Extrait

Les coûts et les avantages de la gestion du VIH

Bien entendu, la gestion du VIH sur le lieu de travail n’est pas dépourvue de coûts.

L’un des coûts est le temps de travail dont le personnel de votre OSC aura besoin pour établir des plans et pour traduire ceux-ci dans des actions. Peut-être aurez-vous également besoin d’argent supplémentaire, par exemple si votre OSC engage des formateurs pour la tenue d’ateliers, ou bien si elle contribue à l’assurance maladie ou aux frais médicaux du personnel.

Les coûts réels, exprimés en temps et en argent, sont très différentes d’une OSC et d’un pays à l’autre. Mais quels qu’ils soient, on pourrait croire que le déni de l’existence du VIH est la solution la plus avantageuse, parce qu’elle ne coûte rien. Cependant, l’étude de cas à la page 7 montre que lorsqu’une OSC ne tient pas compte du VIH, les conséquences s’enchaînent: absentéisme du personnel; échec du projet; décès d’un membre du personnel apprécié; utilisation abusive des ressources; stress pour la direction; renvoi d’un membre du personnel; perte d’un donateur; sous-performance du personnel; et des tensions entre les membres du personnel. Les coûts de l’inaction peuvent être élevés.

Nous n’avons guère d’information sur les coûts et les avantages de la gestion du VIH dans le secteur des OSC. De nombreuses OSC n’enregistrent pas les congés de maladie, et les résultats des OSC sont souvent difficiles à mesurer. Mais une enquête récente auprès d’entreprises en Zambie a montré qu’en moyenne, les avantages de la gestion du VIH étaient trois fois supérieurs au coût5 . Donc, pour chaque kwacha (ou dollar) dépensé, ces entreprises en ont économisé trois.

Ce n’est donc pas par hasard que les entreprises ont été les premières à gérer le VIH. En effet, elles sont très sensibles à des coûts en hausse et à une productivité en baisse, car ces phénomènes s’accompagnent d’une perte de bénéfices. De nombreuses entreprises ont admis qu’il est moins cher de gérer le VIH que d’ignorer son existence. C’est également l’expérience de nombreux projets d’OSC soutenus par STOP AIDS NOW! en Ouganda, en Éthiopie et en Inde. Ces OSC ont compris qu’en investissant du temps et de d’argent maintenant, elles en tirent des avantages aujourd’hui et réduisent les coûts à l’avenir.

Par conséquent, la gestion du VIH au sein des organisations est une activité rentable. Elle est également nécessaire, particulièrement aux endroits à forte prévalence du VIH, si votre organisation doit protéger sa capacité à fournir des résultats.

Les OSC qui ont décidé de gérer le VIH signalent divers avantages:

  • Les membres du personnel sont mieux informés, plus disposés à parler du VIH et de questions de sexualité;
  • La stigmatisation et la discrimination sur le lieu de travail diminuent;
  • Les membres du personnel sont plus sûrs de garder leur emploi s’ils sont séropositifs à VIH et plus prêts à révéler leur statut;
  • Plus de membres du personnel, et plus de membres de leur famille, passent des tests VIH (dans le projet STOP AIDS NOW! en Ouganda, 65 % du personnel de l’OSC avaient passé un test contre 13 % dans la population);
  • Le personnel a un comportement sexuel plus sûr et a donc moins de chances d’être infecté par le VIH;
  • Plus de membres du personnel séropositifs au VIH se relient à des réseaux de vie positive, préviennent les infections opportunistes et suivent un TAR; ils sont donc en meilleure santé et vivent plus longtemps;
  • Le personnel est plus sensibles aux questions de genre, ce qui réduit la discrimination à l’encontre des femmes et des membres du personnel transsexuels;
  • Les membres du personnel se sentent plus appréciés et, par des approches participatives, ont plus le sens de l’étroitesse des liens;
  • La capacité du personnel augmente. L’organisation est incitée à améliorer son travail en ajustant sesprogrammes de telle sorte qu’ils tiennent compte du VIH, ou bien en travaillant dans le sida;
  • Les effets positifs se répandent aux membres de la famille et à la communauté générale.